Le topic où on s'amusera comme des petits fous à philosopher sur divers questions ou thématiques.
Je lance un débat.
Pensez-vous que la thématique de l'oubli de l'Etre chère à Martin Heidegger constitue une grille de lecture pertinente pour caractériser l'histoire de la métaphysique ?
Je suis assez mitigé pour ma part, mais c'est essentiellement par manque d'information sur la question, et parce que je ne bénéficie pas d'une vision générale de la métaphysique, en particulier la scolastique. Il est clair que les Grecs, et Aristote en particulier, ont privilégié l'étant sur l'Etre, c'est-à-dire la dimension présente de ce dernier, au détriment de toutes les autres dimensions que peut recouper le concept d'Etre. La métaphysique antique s'est certainement constitué autour de cet oubli de l'Etre en tant que tel, mais je suis un peu plus circonspect quant à l'idée que ce socle fondateur se soit renforcé au fil des siècles. Sinon, toujours concernant Heidegger, son idée que la métaphysique soit arrivée à son terme me paraît contredite par la teneur même de ses propres travaux. Même s'il renouvelle totalement les différentes tentatives d'approcher l'Etre qui ont été menées jusque là, renouveau qui tient pour beaucoup à l'héritage phénoménologique husserlien, je pense que l'on ne dépasse pas le cadre de la métaphysique, qui s'articule autour du "ti esti", question inaugurale de toute philosophie, et donc, centrale dans la métaphysique passée, présente ou future. Libre à vous de partager votre opinion sur le sujet.
Invité Invité
Sujet: Re: Philosophie Ven 8 Sep - 12:23
Tu ne pouvais pas commencer par quelque chose d'accessible ? J'sais pas qui c'est ton Martin Heidegger. J'suis nouille.
SΔM. Nukenin
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Non mais j'ai volontairement forcé le trait sur le jargon, et le côté elliptique, c'était plus un peu trollesque qu'autre chose. Mais j'ai une vraie question, pour le coup, que je trouve intéressante (surtout parce que personne peut y apporter de réponse définitive) : c'est quoi pour vous la philosophie ? Quels doivent en être les critères, les objectifs, et quel en est l'intérêt ?
Je pense que c'est la réponse à un besoin que l'Homme a depuis très longtemps (je ne dirai pas toujours, je reviendrai là dessus après). L'Homme a un besoin perpétuel de trouver des réponses à ses questions, il cherche à savoir d'où il vient, qui il est et de quoi est fait le monde dans lequel il évolue.
Je pense que la philosophie a vu le jour en même temps que l'ego. Et je parle ici de la définition première de l'ego, celle du "je" que l'on pense être ce qui nous définit réellement. L'ego a, pour exister, besoin de te faire développer ton raisonnement, ta capacité à analyser et à poser des mots, des idées, des concepts sur les choses qui t'entourent, donc je pense qu'il est clairement à l'origine de la philosophie. Car lorsque l'on développe son raisonnement, on se pose forcément des questions.
L'ego te fait donc te poser tout ce tas de questions dans le but de continuer à exister et de pouvoir expliquer le monde dans lequel il évolue. Je le vois comme quelque chose de complètement artificiel, qui est terrifié par le monde dans lequel il évolue. Et lorsque l'on a peur, on se pose des questions, on a besoin de trouver des explications, la philosophie est donc la réponse logique à ce besoin. Et attention, je ne dis pas que les philosophes sont des fiottes qui changent de trottoir dans la rue ou qui se font victime par Marmoud et Shinsuke dans le métro, non, je parle simplement de la nature profonde de l'ego.
Donc pour faire une synthèse. Qu'est-ce que la philosophie ? Le coeur de l'ego, quelque chose qui lui est vital. Les critères, les objectifs et l'intérêt sont pour lui de survivre, d'expliquer ce qu'il ne connait pas et qu'il craint dans le but de se rassurer.
La philosophie chez les animaux, ça n'existe pas, ils se contentent d'agir, de vivre l'instant présent. Et les animaux n'ont pas d'ego, ils n'ont pas une idée de ce qu'ils sont, ils sont. On le voit bien avec les animaux qui pourront se voir dans un miroir et ne pourtant pas comprendre que c'est eux qu'ils voient.
Ce que j'aimerais véritablement savoir, c'est comment l'ego a pu voir le jour naturellement alors qu'il n'a justement rien de naturel.
Flo | Eva Marie 404 In-ring Not Found
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J'avais lu le post de Morgan, mais vu que j'ai aucune idée de réponse sérieuse à la question que je posais, je me trouve bien embêté pour rebondir. Une des vraies difficultés pour définir la philo, c'est qu'à force d'en lire, t'es frappé par la diversité des méthodes, des approches, des positions, des styles d'écritures, et tu finis par te demander quel est le point commun entre tout ça. Le clivage qui existe au XXème entre philosophie continentale et philosophie analytique montre bien d'ailleurs qu'à un moment donné de l'histoire, les différences sont devenues telles que certains philosophes sont devenus incapables de communiquer entre eux.
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Bon, je relance ce topic parce que les blagues sur Fleury et les discussions sur les bonbons, ça va quand même cinq minutes.
Morgan. a écrit:
Ce que j'aimerais véritablement savoir, c'est comment l'ego a pu voir le jour naturellement alors qu'il n'a justement rien de naturel.
Tu sembles être plutôt intéressé par l'apparition de l'ego au fil de l'évolution historique, biologique et psychologique de l'homme, et sur ce point, j'ai pas grand chose à te dire, mais si la question de l'apparition de l'ego dans les phénomènes mentaux qui constituent notre vie psychique courante t'intéresse (pour faire simple, la question de savoir comment on en vient à se figurer une représentation du Moi), je ne peux que te recommander la lecture de La Transcendance de l'Ego de Sartre. C'est pas le livre le plus simple qui soit, mais c'est intéressant, et à titre personnel, je le trouve assez convainquant.
Par ailleurs, dans la semaine qui vient, je vais sûrement acheter le bouquin d'Eckhart Tolle dont tu m'avais recommandé la lecture, ce sera l'occasion pour moi de te répondre sur tout ce que tu m'objectais concernant les déterminations sociales.
Freddy living legend.
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